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Le malus écologique : un levier de transition ou une charge injuste ?

Le malus écologique est un dispositif fiscal qui vise à pénaliser l’achat de véhicules émettant une quantité importante de dioxyde de carbone (CO₂). Il s’inscrit dans une politique plus large de transition énergétique et de lutte contre le changement climatique, en incitant les consommateurs à se tourner vers des voitures moins polluantes. Toutefois, son application suscite des débats, notamment sur son efficacité réelle et son impact sur les ménages et l’industrie automobile. En 2025, ce dispositif connaît une nouvelle évolution, avec des critères encore plus stricts. Quelles sont les modalités du malus écologique ? Quel est son objectif ? Et en quoi évolue-t-il en 2025 ?

Le malus écologique : définition et fonctionnement

Le malus écologique est une taxe appliquée lors de l’achat d’un véhicule neuf en fonction de son niveau d’émission de CO₂. Il fait partie du système de bonus-malus environnemental, qui récompense les achats de voitures propres (bonus) et pénalise celles jugées polluantes (malus).

1. Un calcul basé sur les émissions de CO₂

Le montant du malus dépend du nombre de grammes de CO₂ émis par kilomètre (g/km), selon la norme WLTP (Worldwide Harmonized Light Vehicles Test Procedure). Plus la voiture est polluante, plus le malus est élevé. En 2024, la taxation commence dès 118 g/km, avec une pénalité de 50 €, et peut aller jusqu’à 60 000 € pour des véhicules dépassant 194 g/km.

2. Des exemptions et aménagements

Certains véhicules échappent au malus écologique :

  • Les véhicules électriques et hydrogènes, car ils n’émettent pas de CO₂.
  • Les véhicules hybrides sous certaines conditions.
  • Les voitures adaptées aux personnes en situation de handicap.

Certains professionnels, comme les artisans et les agriculteurs, bénéficient également de dérogations dans le cadre de leur activité.

Un outil de transition écologique et économique

L’objectif du malus écologique est double : inciter à l’achat de véhicules moins polluants et financer la transition énergétique.

1. Une incitation à modifier les comportements d’achat

En rendant les voitures thermiques polluantes plus chères, l’État espère orienter les consommateurs vers des modèles moins émetteurs. Ce dispositif encourage ainsi la progression du marché des véhicules électriques et hybrides.

Cependant, les critiques soulignent un effet pervers : l’augmentation du coût des voitures pénalise les ménages modestes, qui n’ont pas toujours les moyens d’acquérir un véhicule neuf peu polluant.

2. Un financement de la transition énergétique

Le malus écologique alimente partiellement le Fonds de soutien à la transition énergétique, notamment pour le bonus écologique, qui subventionne l’achat de voitures propres. Ce mécanisme vise à compenser l’effet régressif du malus en aidant les foyers à faire la transition.

Le durcissement du malus écologique en 2025

L’année 2025 marque un renforcement du dispositif du malus écologique, avec des critères plus exigeants et des seuils abaissés.

1. Un abaissement du seuil de déclenchement

Dès janvier 2025, le seuil d’émission déclenchant le malus sera abaissé à 113 g/km (contre 118 g/km en 2024). Cette mesure vise à élargir la taxation à davantage de véhicules thermiques.

2. Un montant en hausse pour les voitures les plus polluantes

Le barème est également durci :

  • Le malus maximal pourrait atteindre 70 000 €, soit une augmentation de 10 000 € par rapport à 2024.
  • Une augmentation progressive dès 140 g/km rendra les voitures puissantes plus onéreuses.

3. Un élargissement à d’autres critères environnementaux

En 2025, un malus au poids sera systématisé pour tous les véhicules dépassant 1,6 tonne. Initialement réservé aux gros SUV et 4×4, il s’appliquera désormais à un plus grand nombre de modèles. Cette mesure vise à limiter l’achat de voitures lourdes, qui consomment davantage de carburant et nécessitent plus de ressources pour leur fabrication.

4. Un impact sur les constructeurs et les consommateurs

  • Les constructeurs devront accélérer leur mutation vers l’électrique et investir davantage dans l’innovation pour réduire les émissions de leurs véhicules.
  • Les consommateurs devront arbitrer entre le surcoût du malus, l’achat d’un véhicule électrique (encore coûteux malgré les aides), ou le maintien de leur ancien véhicule thermique, qui risque d’être progressivement restreint par les ZFE (Zones à Faibles Émissions).

Le malus écologique, conçu comme un outil de transition énergétique, est une taxe dissuasive qui pénalise les véhicules les plus polluants pour orienter les achats vers des alternatives plus vertueuses. En 2025, son renforcement s’inscrit dans une stratégie plus stricte de lutte contre les émissions de CO₂, en élargissant le champ de taxation et en augmentant les pénalités. Toutefois, cette évolution pose la question de la justice sociale et de l’accessibilité financière des solutions propres, notamment pour les classes moyennes et populaires. À terme, l’efficacité du dispositif dépendra de la capacité du marché automobile à proposer des alternatives réellement abordables et adaptées aux besoins des consommateurs.

olivier Kauf

Consultant depuis plus de 30 ans, Je suis depuis une dizaine d'années journaliste, professionnel dans le domaine des risques et des assurances pour le e-mag RiskAssur-hebdo (https://www.riskassur-hebdo.com) et témoin de mon époque pour https://notre-siecle.com et https://perelafouine.com.sans oublier notre planète https://terre-futur.com

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