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Une propriété sur six en Angleterre sera soumise à un risque d’inondation d’ici 2050

Un nouveau rapport de la Bayes Business School (anciennement Cass) montre les répercussions du risque d’inondation sur la valeur de l’immobilier résidentiel en Angleterre, afin de sensibiliser les décideurs politiques et les régulateurs.

Ce rapport, élaboré par Alexandros Skouralis et Nicole Lux, chercheurs au sein de la Bayes Business School, révèle que les propriétés résidentielles soumises à un risque d’inondation se vendent en moyenne à un prix inférieur de 8,14 % à celui des propriétés non affectées, un taux pouvant atteindre 32,2 % pour les propriétés les plus exposées.

Basé sur un jeu unique de données sur les prix de l’immobilier fourni par Rightmove, premier site d’annonces immobilières du Royaume-Uni, ce rapport analyse 4,8 millions d’annonces et 3,2 millions de transactions conclues entre 2006 et 2022.

Un score permettant d’évaluer le risque d’inondation au niveau de chaque propriété individuelle a été fourni par Twinn, de Royal HaskoningDHV, qui prend en compte le risque d’inondation provenant de sources fluviales, pluviales et maritimes. Ce score est basé sur des techniques avancées de modélisation des inondations et incorpore les données hydrologiques les plus récentes du Centre of Ecology & Hydrology (Centre d’écologie et d’hydrologie). Ce modèle est également utilisé par les principales compagnies d’assurances.

Les conclusions principales de ce rapport sont les suivantes :

Les propriétés les plus exposées au risque d’inondation sont situées dans les régions de l’Angleterre de l’Est, du Yorkshire-et-Humber et de l’Angleterre du Nord-Ouest, dans lesquelles le risque d’inondation est généralement de 10 à 12 %.

Les propriétés jumelées et mitoyennes (avec un risque d’inondation de 9 %) sont plus vulnérables aux inondations car les mesures de prévention, telles que le remplacement des fenêtres, des portes, des bouches d’aération et des canalisations, ne sont efficaces que si elles sont appliquées collectivement, contrairement aux maisons individuelles pour lesquelles le risque d’inondation n’est que de 7 %.

Le risque d’inondation global devrait augmenter pour 73 % des propriétés affectées d’ici à 2080, et la probabilité d’inondation devrait encore croître de 8 %. Un bien immobilier à faible risque, avec une probabilité d’inondation inférieure à 20 % et soumis à une inondation, se vendrait à un prix de vente inférieur de 9,6 à 13,6 %.

La valeur des propriétés les plus accessibles est susceptible d’être plus affectée par le risque d’inondation que celle des propriétés les plus onéreuses.

Ce rapport met en évidence les effets du changement climatique et de l’augmentation de la fréquence des catastrophes naturelles sur le secteur de l’immobilier résidentiel.

Selon Ed Burgess, responsable stratégique des services de données de Rightmove : « Nous sommes pionniers dans l’innovation en matière de données dans le domaine de l’environnement. En tant que premier site d’annonces immobilières du Royaume-Uni, nous sommes idéalement positionnés pour aider les entreprises et les organisations à mieux comprendre comment les facteurs climatiques pourraient affecter le secteur de l’immobilier d’aujourd’hui et de demain.

Bien que le risque d’inondation soit déjà pris en compte dans l’évaluation d’un bien avant sa mise sur le marché, notre analyse montre que ce risque jouera un rôle significatif dans l’évaluation des biens immobiliers d’ici à 2050, et qu’il est susceptible de figurer en tête de liste des préoccupations des futurs acquéreurs. »

Nicole Lux, chargée de recherche principale au sein de la Bayes Business School, souligne que ces résultats devraient constituer un signal d’alarme pour l’élaboration de programmes de protection contre les risques : « Dans cette étude empirique, nous avons mesuré l’impact du risque d’inondation sur l’évaluation des biens immobiliers »

« Le niveau de la mer et l’imprévisibilité du climat étant voués à augmenter dans les années à venir, cette situation représente une grande menace pour l’immobilier résidentiel, notamment dans les quartiers à faibles revenus. L’impact du risque d’inondation sur les quartiers à faibles revenus est un aspect à prendre en compte dans les programmes nationaux des plans de gestion des risques d’inondation (FRMP) de l’Environmental Agency (Agence pour l’environnement). Les principaux acteurs du marché, tels que les acquéreurs d’un bien immobilier, les compagnies d’assurances, etc. ont déjà pris en compte le risque d’inondation dans toutes leurs opérations de vente et d’évaluation de biens immobiliers. Le Centre de recherche souhaite étendre ses travaux aux autres pays européens soumis à un risque d’inondation. Notre équipe entend nouer des partenariats solides en matière de données, à l’image de Rightmove, avec la France, l’Allemagne et l’Espagne. »

Elliot

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