Le Danemark lance le stockage du CO2 pour réduire ses émissions dans l’atmosphère
Les accords de Paris de 2015 lors de la COP21 sur le climat oblige chaque Etat signataire de réduire ses émissions de gaz à effet de serre, les GES de manière à atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050, autrement dit de ne pas dépasser ce que la nature permet d’absorber, grâce à la transition énergétique en rendant compte périodique des résultats prévisibles, tout en s’y engageant bien que le traité ne soit pas contraignant.
Or jusqu’à présent, en additionnant les engagements pris, à condition qu’ils puissent être tenus, nous sommes encore loin de la neutralité carbone en 2050, alors que le réchauffement climatique s’accélère, avec toutes les conséquences sur notre vie quotidienne, qui rendraient souhaitable d’atteindre la neutralité carbone plus rapidement que prévu, ce qui, malheureusement, n’est pas à notre portée.
S’il n’est pas possible de réduire d’une manière suffisante nos activités émettrices de GES, il est matériellement possible de récupérer les GES sur les lieux de production et de les stocker, ce qui suppose leur capture, leur transport jusqu’au lieu de stockage duquel ils ne peuvent pas s’échapper, de préférence une structure naturelle, comme un gisement de gaz ou de pétrole épuisés selon une technique utilisée pour du stockage de gaz naturel, sauf que celui-ci est soutiré, alors qu’il s’agit de cavités naturelles qui peuvent suinter.
Le premier pays à lancer un programme de stockage de CO2 est le Danemark, qui avec le concours du chimiste britannique Ineos et de l’énergéticien, allemand Wintershall Dea vient d’engager le projet Greensand à Esbjerg, situé à 1,8 km sous les fonds marins, dans une nappe de pétrole épuisée, à 220 km des côtes danoises, un gisement de pétrole mis en exploitation, il y a 51 ans et épuisé depuis, comme il y en a beaucoup dans la mer du Nord.
Le stockage de CO2 n’existe plus que sur du papier, un premier stockage a été a été inauguré le 8 mars par le ministre de l’énergie et du climat Danois, et depuis Bruxelles, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen a, pour sa part, salué un projet « bénéfique pour notre industrie et pour le climat et une réussite européenne en matière de coopération transfrontalière » en y associant la Grande Bretagne, qui n’est plus dans l’Union européenne.
Il s’agit d’une opération complexe réalisée à titre expérimental, désignée par Greensand, sable vert par référence au sable qui couvre le fond de l’océan à cet endroit, le CO2 injecté à cet endroit ne vient pas du Danemark, mais de Belgique. Il est issu de la production d’oxyde d’éthylène qui a été capté dans les cheminées de l’usine d’Inecos près d’Anvers, avant d’être liquéfié puis acheminé en mer du Nord, un exemple qui montre la complexité de l’opération et des moyens qu’il faut réunir pour la mettre en œuvre, mais c’est possible, ce que cette réalisation permet de démontrer.
Selon les calculs du groupe de réflexion Concito, il devrait être possible de capter 5 millions de tonnes de CO2, rejetées par diverses usines, mais guère plus, d’ici à 2030, alors que le service géologique du Danemark et du Groenland estime que le sous-sol danois peut absorber jusqu’à 22 milliards de tonnes de CO 2, alors qu’il devra se débarrasser, selon son programme 20 millions de tonnes de CO2, dont 3,2 à stocker, ce qui fait qu’il peut aider les pays voisins, moins bien dotés, à se débarrasser du leur.