Forêts françaises : les puits de carbone s’essoufflent face au dérèglement climatique
C’était un atout majeur du plan climat français. Aujourd’hui, c’est une alarme rouge. Selon une étude publiée par l’Office national des forêts (ONF) et le CNRS, la capacité d’absorption du CO₂ par les forêts hexagonales a chuté de 25 % en dix ans.
Des forêts en souffrance
Les épisodes répétés de canicule et de sécheresse ont entraîné une mortalité accrue des arbres, en particulier les hêtres, épicéas et pins sylvestres.
Les feux estivaux de 2022 et 2023 ont détruit des milliers d’hectares, tandis que les insectes xylophages se multiplient dans les massifs fragilisés.
Le puits carbone s’inverse localement
Certaines régions, comme le Sud-Ouest et le Jura, émettent désormais plus de CO₂ qu’elles n’en stockent.
Les forêts jeunes compensent partiellement ces pertes, mais la régénération naturelle reste trop lente.
Réagir avant l’irréversible
Les experts appellent à une diversification des essences, à la restauration des sols et à une politique de reboisement massive.
L’État, de son côté, a annoncé un plan “Forêt 2030” doté de 1,5 milliard d’euros pour favoriser la résilience climatiquedes massifs.
Si rien n’est fait, le puits de carbone forestier pourrait devenir neutre dès 2035. Protéger nos forêts n’est plus un geste symbolique : c’est la condition de notre équilibre climatique futur.