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Sécheresse 2025 : vers une pénurie hydrique amplifiée en Europe

Le constat est alarmant. Selon le Centre européen de surveillance de la sécheresse, plus de 65 % du territoire européen présente un déficit hydrique durable. En France, l’alerte est généralisée : les nappes phréatiques du sud-ouest, de la vallée du Rhône et de la Provence affichent des niveaux critiques, parfois inférieurs à ceux de 2022.

Les précipitations du printemps, trop faibles et mal réparties, n’ont pas permis de reconstituer les réserves souterraines. La chaleur précoce de mai a accéléré l’évaporation, tandis que les orages violents de juin, bien que spectaculaires, n’ont eu qu’un effet superficiel. Résultat : un sol durci, des rivières à sec, et des barrages sous tension.

Des usages de l’eau sous tension

L’agriculture, premier consommateur d’eau douce en Europe, voit sa marge de manœuvre se réduire. Les irrigants doivent composer avec des quotas stricts, souvent inférieurs de moitié à leurs besoins habituels. Les conséquences économiques s’annoncent lourdes : pertes de rendement, hausse des coûts de production, tensions sociales dans les zones rurales.

Les collectivités, elles, multiplient les mesures de restriction : interdiction d’arrosage, réduction des fontaines publiques, sensibilisation à la sobriété. Certaines stations touristiques méditerranéennes envisagent déjà des rationnements estivaux.

Vers une gouvernance de l’eau nouvelle

Face à cette pression croissante, les territoires repensent la gestion de la ressource. Les plans eau régionaux se multiplient : réutilisation des eaux usées traitées, récupération d’eau de pluie, désimperméabilisation des sols, et investissements dans les réseaux vieillissants (avec 20 à 30 % de pertes).

La France expérimente également des réservoirs collinaires et micro-bassins pour stocker les excédents hivernaux. L’Espagne et le Portugal, pionniers, misent sur la désalinisation et la gestion numérique des réseaux.

Un défi européen collectif

Les tensions transfrontalières s’intensifient : le Rhône et l’Èbre, sources vitales pour plusieurs pays, deviennent des symboles d’une solidarité hydrique à repenser. Bruxelles pousse désormais à la création d’une “politique de l’eau européenne”, intégrée aux politiques agricoles et énergétiques.

La sécheresse 2025 n’est plus une anomalie : elle préfigure le modèle climatique européen des années 2030. L’eau deviendra un bien stratégique, et la sobriété hydrique — un pilier incontournable de la résilience territoriale.

olivier Kauf

Consultant depuis plus de 30 ans, Je suis depuis une dizaine d'années journaliste, professionnel dans le domaine des risques et des assurances pour le e-mag RiskAssur-hebdo (https://www.riskassur-hebdo.com) et témoin de mon époque pour https://notre-siecle.com et https://perelafouine.com.sans oublier notre planète https://terre-futur.com

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