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NetZero et Atvos : un partenariat pionnier pour décarboner la filière de la canne à sucre au Brésil

Une première mondiale se dessine dans l’industrie de la canne à sucre. Atvos, l’un des principaux producteurs de biocarburants au Brésil, et NetZero, leader de la production industrielle de biochar, ont annoncé la signature d’un partenariat stratégique visant à intégrer le biochar dans la chaîne d’approvisionnement d’Atvos. Objectif : conjuguer productivité agricole, réduction d’émissions et stockage durable du carbone dans les sols.

Une usine pilote dans l’État de Goiás

Le projet doit prendre corps d’ici la fin de l’année 2025, avec la construction d’une première usine de biochar dans la commune de Caçu (État de Goiás, Centre-Ouest), où Atvos exploite le complexe agro-industriel Rio Claro. L’installation, équipée du système modulaire « Gen2 » de NetZero, produira plus de 6 500 tonnes de biochar par an à partir de résidus de canne à sucre, bagasse et feuilles, qui sont aujourd’hui brûlés ou laissés à la décomposition.

Le biochar ainsi obtenu sera directement réutilisé dans les champs d’Atvos, instaurant un modèle circulaire et local qui réduit à la fois les déchets agricoles et l’empreinte carbone de la filière.

Une expérimentation à grande échelle

Avant de lancer la production, un essai agronomique de 800 tonnes a été initié en août 2025, l’un des plus vastes au monde. Cette phase test vise à identifier les meilleures méthodes d’application du biochar afin de maximiser ses effets bénéfiques : amélioration de la rétention d’eau et des nutriments, optimisation de l’usage des engrais et accroissement de la productivité des sols.

Pour Atvos, qui s’est engagée dans une trajectoire ambitieuse de décarbonation, cette innovation est stratégique : les engrais représentent une part importante de l’empreinte carbone de la canne à sucre.

Un puits de carbone à grande échelle

Le biochar constitue également un outil puissant de lutte contre le réchauffement climatique. Les plants de canne captent le CO₂ par photosynthèse ; une fois transformée en biochar, cette biomasse permet de stocker le carbone de manière permanente dans les sols. L’usine de Caçu devrait permettre de retirer chaque année plus de 12 500 tonnes de CO₂ équivalent de l’atmosphère.

Cette approche s’inscrit dans le cadre de « NetZero One », l’offre complète de technologies et services de NetZero, qui vise à déployer le biochar selon les standards les plus élevés de qualité, de sécurité et de performance.

Des acteurs engagés

Pour Axel Reinaud, cofondateur et président de NetZero, cette alliance marque un tournant :

« Si l’on veut réellement passer à l’échelle avec le biochar, il faut travailler à partir de la canne à sucre – la culture la plus produite au monde. Le Brésil représente à lui seul 40 % des volumes mondiaux de canne à sucre et Atvos est l’un des acteurs majeurs du pays. »

Même son de cloche pour Bruno Serapião, président d’Atvos :

« La construction d’une usine de biochar renforce notre engagement à devenir une référence dans les stratégies de lutte contre le changement climatique. Ce produit a le potentiel de séquestrer plus de 12 000 tonnes de CO₂ par an et d’améliorer l’efficacité de nos opérations. Nous démontrons ainsi que l’éthanol de canne à sucre peut devenir un biocarburant à empreinte carbone négative. »

Une innovation reconnue à l’international

Déjà présente dans le café avec quatre projets réalisés au Brésil, NetZero franchit une étape décisive en diversifiant ses sources de biomasse. Son approche a été récemment distinguée par la compétition XPRIZE Carbon Removal, financée par la Musk Foundation, qui récompense les initiatives les plus prometteuses pour capter et stocker durablement le CO₂.

Ce partenariat entre Atvos et NetZero illustre l’émergence de solutions industrielles et agricoles innovantes pour conjuguer productivité et durabilité. Si l’expérience de Goiás s’avère concluante, elle pourrait être répliquée dans d’autres régions productrices et devenir un modèle pour l’ensemble de la filière sucrière mondiale. Plus largement, l’essor du biochar ouvre la voie à une agriculture capable de contribuer activement à la neutralité carbone, transformant les résidus en ressources et les sols en véritables puits de carbone.

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