Le pullulement estival de l’algue verte Ulva armoricana, naturellement présente sur les côtes françaises, est apparu durant les années 1960 en Bretagne Nord, où sa croissance dans certaines baies s’explique par une faible profondeur, peu de courant et surtout, des eaux gorgées de nitrates. Leur provenance : les engrais agricoles et les déjections des animaux d’élevages industriels. Le problème est qu’en pourrissant sur la plage, les algues dégagent du sulfure d’hydrogène, un gaz qui, à concentration élevée, peut tuer en quelques minutes.
Malgré les pressions et les menaces, la journaliste d’investigation Inès Léraud a publié en 2019 la bande dessinée Les Algues Vertes, l’histoire interdite aux éditions Delcourt en association avec le dessinateur Pierre Van Hove, qui se vendra à plus de 130.000 exemplaires et suscitera de nombreuses controverses. Le 12 juillet, son histoire sera projetée sur les grands écrans.
En réunissant politiques, scientifiques et associations de défense de l’environnement (LPO, Eau&Rivière de Bretagne, Réseau Civam, Alliance santé planétaire, Greenpeace…) l’équipe du film souhaite échanger durant les avant-premières afin de sensibiliser le public à la nécessaire transition écologique et aux solutions existantes qui ne demandent qu’à être mises en œuvre pour en finir avec cette situation désastreuse.
Au Programme
Rennes le 4 juin
Brest le 15 juin
Lille le 22 juin
Nantes le 27 juin
Bruxelles le 4 juillet au Parlement Européen
Nancy le 6 juillet
Paris, Bordeaux, Angers, Marseille, Lyon (en attente de confirmation des dates)
L’algue qui cache la forêt
En dépit des fonds investis par l’Etat pour tenter de faire baisser les concentrations de nitrates, la situation n’a pas véritablement évolué aujourd’hui. Tandis que le déni perdure, la dangereuse pollution végétale se reproduit chaque été. Les algues vertes sont en réalité l’une des nombreuses conséquences d’un modèle agrochimique productiviste à bout de souffle qui affecte la nature, malmène l’autonomie de décision des paysans et la vitalité des territoires ruraux, depuis plus d’un demi-siècle. Une étude scientifique récente vient ainsi de démontrer la responsabilité des modes de production agricole, et notamment l’usage massif de pesticides, dans l’effondrement des populations d’oiseaux en Europe, qui ont décliné de près de 60% en milieu rural depuis les années 1980.