Évry Paris-Saclay : Innovation et reconnaissance au concours iGEM 2024
L’équipe de l’Université Évry Paris-Saclay, en collaboration avec le biocluster Genopole, a remporté une médaille d’or au concours international de biologie synthétique iGEM 2024. Leur projet intitulé « PHAGEVO » propose une avancée majeure dans la détection des composés issus de la dégradation des plastiques, grâce à l’évolution dirigée des protéines. Ce succès place l’équipe parmi les dix meilleures de la catégorie “overgraduate”, une catégorie réservée aux équipes où au moins un membre a plus de 23 ans, et marque une étape importante pour le développement de technologies environnementales novatrices.
Le concours iGEM
Le concours iGEM (International Genetically Engineered Machine) est une compétition de référence en biologie de synthèse, réunissant chaque année des équipes d’étudiants issus d’universités du monde entier. Lancé en 2004 par le Massachusetts Institute of Technology (MIT), ce concours vise à encourager l’innovation dans les sciences biologiques et à promouvoir des solutions basées sur la manipulation génétique pour des défis globaux, tels que la pollution, les maladies et la production alimentaire. Participer au concours iGEM est une occasion unique pour les équipes de présenter leurs travaux sur la scène internationale, d’accroître leur visibilité dans le domaine et de nouer des partenariats stratégiques avec des chercheurs et des entreprises.
Le projet PHAGEVO – L’évolution dirigée pour la détection de plastiques
L’innovation de l’équipe repose sur une technique avancée appelée « évolution dirigée des protéines », une méthode permettant d’induire des mutations spécifiques et de sélectionner les variantes les plus performantes. L’équipe d’Évry Paris-Saclay s’est concentrée sur la protéine XylS, naturellement capable de détecter des dérivés de l’acide benzoïque, un composé résultant de la dégradation des hydrocarbures. En appliquant des mutations aléatoires et ciblées, les étudiants ont développé des variants de XylS visant à reconnaître des composés issus de la dégradation des plastiques.
L’objectif final est ambitieux : créer des enzymes mutantes capables de détecter, voire de dégrader des plastiques, apportant ainsi une contribution potentielle à la lutte contre la pollution plastique. Cette approche combine des étapes de mutations génétiques et une sélection rigoureuse des mutants les plus prometteurs, éliminant ceux qui ne répondent pas aux critères de détection souhaités. En parvenant à améliorer la sensibilité et la spécificité de ces protéines, l’équipe espère ouvrir la voie à des applications industrielles dans le recyclage des plastiques.
Un projet collaboratif et pluridisciplinaire
Le projet PHAGEVO a bénéficié du soutien de multiples collaborations. En mars 2024, l’équipe a remporté le prix « Coup de cœur » au Hackathon D4Gen, organisé par Genopole, pour ses travaux autour des prédictions des mutations génétiques grâce à des outils d’intelligence artificielle. Cette reconnaissance a permis à l’équipe de collaborer avec des bio-informaticiens, spécialisés dans les algorithmes de prédiction. Ces derniers ont utilisé des modèles d’IA pour prédire les mutations les plus efficaces, que l’équipe Wet Lab a ensuite testées en laboratoire.
Ces partenariats scientifiques et techniques renforcent la pertinence du projet en ajoutant une dimension numérique et expérimentale, accélérant le processus d’évolution dirigée et augmentant les chances de succès. Les premières expériences montrent déjà des résultats prometteurs, et l’équipe envisage de publier ces avancées dans des revues scientifiques spécialisées pour partager ses découvertes avec la communauté internationale.
Genopole et l’Université Évry Paris-Saclay, pionniers de la biotechnologie en France
Les réussites de l’équipe PHAGEVO illustrent la synergie entre Genopole et l’Université d’Évry Paris-Saclay, deux institutions reconnues pour leur engagement dans la recherche et le développement de technologies en sciences de la vie. Genopole, premier biocluster français dédié aux biotechnologies, joue un rôle central en accompagnant les entreprises et les laboratoires dans le transfert de technologie, la recherche appliquée et l’enseignement supérieur. À travers ses 66 entreprises, 17 laboratoires de recherche et 24 plateformes technologiques, Genopole constitue un écosystème idéal pour le développement de la biologie de synthèse et des biotechnologies environnementales.
L’Université d’Évry Paris-Saclay, qui accueille plus de 11 000 étudiants, est également un acteur de premier plan dans la formation des futurs experts de la biologie de synthèse. Avec ses programmes axés sur la professionnalisation et l’apprentissage, l’Université assure une formation de haut niveau qui répond aux besoins croissants du secteur. Le succès au concours iGEM renforce la position de ces deux institutions sur la scène internationale et valide leur stratégie d’intégration des étudiants dans des projets de recherche ambitieux.
Un avenir prometteur pour les biotechnologies environnementales
La médaille d’or obtenue par l’équipe d’Évry Paris-Saclay au concours iGEM 2024 est bien plus qu’une simple récompense : elle reflète des mois d’efforts, d’innovation et de collaboration. En développant des technologies potentiellement capables de dégrader les plastiques, le projet PHAGEVO illustre l’importance de la biologie de synthèse pour répondre aux enjeux environnementaux actuels. Pour Genopole et l’Université d’Évry Paris-Saclay, ce succès marque une étape décisive dans leur mission de formation, de recherche et d’impact social, ouvrant la voie à de nouvelles avancées et collaborations dans le domaine des biotechnologies.