Climat : l’EPA veut annuler un fondement scientifique historique, tollé international
Les défenseurs du climat, dont 350.org, dénoncent une attaque frontale contre la science et l’humanité.
Washington – Une marche arrière aux conséquences mondiales ?
L’administration américaine serait sur le point de supprimer une des pierres angulaires de la politique climatique des États-Unis : l’”endangerment finding”, ou constat de danger, établi en 2009 par l’EPA (Environmental Protection Agency). Ce document scientifique crucial reconnaît que les gaz à effet de serre, tels que le dioxyde de carbone ou le méthane, mettent directement en danger la santé humaine et l’environnement. Il fonde depuis 15 ans l’autorité fédérale pour réguler les émissions.
Selon le New York Times, l’EPA préparerait une abrogation pure et simple de ce fondement. Une décision qui fait déjà bondir les défenseurs du climat.
Un signal désastreux à l’échelle mondiale
Pour Anne Jellema, directrice exécutive du mouvement mondial 350.org, cette décision dépasse le cadre politique :
« Cette administration se moque des institutions censées nous protéger. Supprimer le constat de danger, c’est déclarer une guerre ouverte contre l’humanité toute entière. »
Et ce n’est pas un geste isolé. Quelques jours plus tôt, l’EPA avait déjà annoncé le démantèlement de son pôle de recherche scientifique, avec à la clé des centaines de licenciements. C’est désormais la science elle-même qui est visée.
Une attaque contre le consensus scientifique
Depuis des décennies, les scientifiques s’accordent à plus de 99 % : le changement climatique est d’origine humaine. L’abandon de ce constat revient à nier la réalité scientifique dans un contexte d’urgence climatique extrême.
Le secrétaire général de l’ONU a d’ailleurs rappelé, lors de son allocution « The Moment of Opportunity », que la crise climatique détruit déjà des vies et que l’objectif des +1,5°C est plus menacé que jamais. Il a appelé à une réduction rapide des émissions et à une transition énergétique accélérée.
Une émotion vive sur les marches de la Maison-Blanche
À Washington, 27 malles colorées ont été déposées devant la Maison-Blanche par les familles des enfants victimes des inondations meurtrières au Texas (au moins 135 morts). Ce geste fort dénonce l’inaction politique et demande :
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une transition immédiate hors des énergies fossiles,
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un financement renforcé des agences de secours,
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et une justice climatique envers les plus touchés.
Un front climatique uni contre l’abandon du climat
Anne Jellema prévient :
« Ces changements politiques chaotiques nous coûtent déjà des vies. Et ils continueront. Le mouvement climat mondial est prêt à se mobiliser dès la publication de cette proposition. »
L’heure est grave. Car derrière ce geste symbolique, c’est toute la structure réglementaire des États-Unis pour lutter contre le changement climatique qui pourrait vaciller. Et avec elle, l’espoir de garder le réchauffement sous contrôle.